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  • Photo du rédacteurMichèle Devernay

Ou l'art de se remettre en question


Tous ceux qui ont l’immense chance de partager la vie d’un auteur vous le diront, il peut très vite devenir désagréable lorsqu’on le dérange en pleine session d’écriture. Bien sûr, pour le plus grand malheur de mon entourage, je fais partie de ces gens qui sont incapables d’écrire autrement que dans un silence absolu, ne serait-ce que dans la pièce où je me trouve. Autant vous dire que je montre les dents plus souvent qu’à mon tour, et la pression que je me suis toute seule infligée tous ces derniers mois pour m’imposer une certaine régularité n’arrange rien.


Je vous en parlais il y a quelques temps, l’un de mes objectifs de 2016 était d’acquérir une certaine régularité dans l’écriture. Le point positif, c'est que j’ai réussi au-delà de mes espérances, m’imposant la rédaction d’au moins quelques mots chaque jour, et ce quelles que soient les circonstances. J’ai réussi, donc, mais à quel prix ? Je suis auteur, mais j’ai envie de dire que je ne suis pas que ça... J’ai un travail à responsabilités, qui me fait quitter la maison à 8 heures tous les matins pour ne la regagner qu’à 19 heures tous les soirs, parfois dans un drôle d’état ; j’ai une famille, qui m’impose une gestion du quotidien mais surtout avec laquelle j’ai envie de passer du temps ; j’ai d’autres passions enfin, auxquelles je n'ai pas envie de renoncer, la lecture pour commencer.


Alors je ne suis bien évidemment pas la seule dans ce cas, j’en suis bien consciente. Ne vous méprenez pas sur mes intentions, je ne suis pas là pour me plaindre. Personne ne brandit un couteau sous ma gorge pour m’obliger à écrire, et si je le fais, c’est bien parce que j’en ai envie. Je partage juste avec vous le cheminement de mes pensées, et je ne peux pas m’empêcher de me dire que, malgré mon grand âge, je n’ai toujours pas appris la mesure, nécessaire en toute chose. C’est tout moi : quand je me lance dans un nouveau projet, je le fais tellement à fond que je passe parfois à côté d’un tas de choses importantes. S’ensuivent un certain nombre de remords et de regrets, sans parler de la pression engendrée...


Bref, avant de faire un burn-out scriptural, il est temps de se remettre en cause. Une chose est sûre, je n’ai pas l’intention d’arrêter d’écrire, j’adore ça, et même si mes textes ne devaient être lus que par ma tendre mère, elle a au moins la grâce de s’extasier sur le travail accompli par sa progéniture et de trouver ça chouette ! Alors quoi ? Disons que, moi qui ne m’en étais pas vraiment fixé, je viens de me découvrir un noble objectif pour cette année 2017 : conserver ma régularité si chèrement acquise, sans réduire ma santé et ma vie de famille à néant. Autant vous avouer d’emblée que je ne sais pas encore très bien comment je vais m’y prendre, mais la psychorigide de l’organisation qui est en moi est déjà à pied d’œuvre.


Je vous donne rendez-vous dans quelques semaines pour un nouveau bilan. D’ici là, portez-vous bien !

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